Vit et travaille à Paris
Studio at Poush
153 avenue Jean Jaurès
93300 Aubervilliers

EXPOSITIONS COLLECTIVES (sélection)

2023
Le Chant de la Terre, concert-vidéo avec Jean-Marc Forax, lors de l’exposition Le paysan, chercheur et le croyant, Poush, Aubervilliers, commissariat Yvannoe Kruger
2022
Duo #3 avec Olivier Mosset, commissariat Michel Brière, galerie 24b Paris
On Abstraction, commissariat Eduarda Neves, Poush, Aubervilliers
Border Line, commissariat Yvannoe Kruger, Centre d’Art de Clichy
Méditerranée, avec Marlon de Azambuja, commissariat Maritima01, Poush, Clichy
2021
Sans Feu ni Lieu, comm. Rencard Collectif (Paris La Sorbonne), Poush+galerie Michel Journiac, Paris
Flexistock, commissariat les ateliers Wonder, Clichy
Frontières, commissariat les Nouveaux Collectionneurs, Paris
freeeeeze, Entre Deux, Pantin
Blame it on my Youth, commissariat Michel Brière, galerie 24b, Paris
2019
B. B. B - Bleu / Blau / Blue, galerie Nicolas Silin, Paris
Off Road - Part 2, galerie Nicolas Silin, Paris
2017
Art is Hope, exposition au profit de AIDES, commissariat René-Julien Praz
2016
Repons, Eglise St Joseph des Nations, Paris, commissariat Alicia Knock
15 ans de l’association Premier Regard, Bastille Design Center, Paris, comm. Marc Donnadieu
2015
Novembre à Vitry, Vitry sur Seine, exposition des nominés au Prix
2014
sur papier, galerie Frédéric Lacroix, Paris
2013
Salon D-Dessin, galerie Eve de Medeiros, Paris, nominé Prix D-Dessin
2012
The End of the World, galerie Lebenson, Paris

EXPOSITIONS PERSONNELLES

2022
Le Chant de la Terre, concert-vidéo avec Jean-Marc Forax, lors de l’exposition Le paysan, chercheur et le croyant, Poush, Aubervilliers, commissariat Yvannoe Kruger
Les Habitants, in situ pour les 75 ans de Magnum Photo, Paris Photo, Poush, Aubervilliers
Le Volcan, in situ dans l’église de Airon-Notre-Dame, Hauts-de-France
Les Espaces Verts, in situ dans le jardin de la résidence Poush, Clichy
Loneliness, in situ sur un toit, Clichy
2021
La Traversée, in situ traversant la Porte Pouchet, Clichy
Journées Européennes du Patrimoine, exposition de fin de résidence, Manoir de Soisay, Normandie
2018
La Fabrique de la Montagne Sacrée, in situ, St Merry, Paris
No Man’s Land : l’attente, le silence, la nuit en 14-18, Graphem, Paris
2017
Montagne Sacrée, encres, librairie des Alpes, Paris
2014
Champ, in situ dans le beffroi de St Germain l’Auxerrois
2013
papa, beffroi de St Germain l’Auxerrois
2012
Nativité/Vanité, in situ dans le beffroi de S t Germain l’Auxerrois
Pierrot la Terre, association Premier Regard, Paris

COLLECTIONS ET INSTALLATIONS PUBLIQUES PERENNES

2022
Babel, sculpture monumentale pérenne sur l’île Saint Denis, Halage/FDD Interconstruction
Collection du Centre Tchèque de Paris
2021
La Traversée, in situ pérenne, Manoir de Soisay, Normandie
2020
Fond Municipal de la Ville de Pantin
2018
Claustrum, intervention pérenne sur un blockhaus, Nord-Pas-de-Calais

RESIDENCES

2023
Résidence-Mission Arts de l‘Espace, ville de Massy
2022
La Menuiserie2, Le Quesnel Aubry, Oise
Résidence in situ, ville de Chateau-Thierry
2021
Manoir de Soisay, Belforêt-en-Perche, Normandie

Vers l’essence des éléments du paysage

Les peintures, assemblages, sculptures, installations de Thibault Lucas incarnent une recherche d’unité à partir d’éléments contraires. Il crée selon des contextes, des rencontres avec des lieux et favorise une économie de moyens. Dans ses explorations de la ville, il s’attache à des éléments de construction, pierres, polystyrènes, planches, parpaing, etc, qu’il assemble en assumant leurs défauts et spécificités. Le plus souvent constituées de deux éléments uniquement, ses compositions convoquent l’équilibre, des rapports de force, une stabilité qui renvoient aux fondations de constructions architecturales. Les matériaux qu’il trouve l’amènent à construire sur place, avec un instinct d’assemblage qui rappelle celui de l’enfant ou de l’homme archaïque. Ses œuvres, de l’infiniment grand à l’infiniment petit, d’apparence minimales, renferment une histoire. Le spectateur se fait alors archéologue en les contemplant et tente de percer leurs secrets.

Dans ses œuvres sur papier se révèle cette quête de l’essence de la forme. L’artiste privilégie les couleurs pures, primaires, jaune, bleu et rouge qu’il associe parfois par deux. La montagne, l’arbre, le caillou, les cavités se retrouvent dans ses peintures. Il laisse une grande place au blanc du papier pour ouvrir vers un ailleurs. La couleur suggère la puissance visuelle des éléments d’un paysage traversé. La multitude de touches gestuelles et accidentées traduit la rugosité, les creux, les cavités des montagnes.

À partir des sujets auxquels il s’intéresse (la guerre de 14-18, l’alpinisme, l’agriculture), il travaille par série. Ses encres expriment des sensations ressenties au contact de la nature : la nuit, le froid, la peur, la chaleur du soleil, le souffle du vent, le grincement des arbres, l’émerveillement d’une lumière, l’attente. Dans sa série Montagne Sacrée, le sujet est coupé, fragmenté, répété, pour évoquer l’immensité d‘espaces qui nous invitent à l’humilité. Dans sa série No Man’s Land, ses encres bleues de champs de bataille la nuit paraissent se prolonger entre elles pour créer un tout comme lors de son exposition à la galerie Graphem, Paris en 2018.

La pierre est un motif récurrent qui traverse ses œuvres de différents médiums. Dans ses encres, elle crée une perspective et rejoint l’élément premier constitutif du paysage. Ce matériau, dans ses compositions d’éléments, est aussi celui des ruines, monuments intemporels qui suggèrent l’idée d’absolu. Thibault Lucas s’approprie des fragments d’objets recueillis avec lesquels il crée des Idoles, œuvres qui font référence à des statuettes sacrées. Il construit également des totems, des dolmens, des cairns, des portes miniatures. Ses œuvres font référence à des pratiques de populations ancestrales et lointaines. « La Fabrique de la Montagne Sacrée à l’église Saint Merry, installation constituée de peintures et sculptures représentées à différentes échelles nous rappelle l’expérience, de l’ordre du sublime, de l’inatteignable, que nous pouvons avoir face à un paysage qui nous dépasse. Dans l’interstice du fond poétique de l’arte povera et de la forme épurée du minimalisme, il crée parfois dans des situations inconfortables, avec une urgence d’agir à partir de trouvailles.

Sa pratique artistique est de plus en plus ancrée dans le flux de la vie. Il investit des terrains en transition à partir des éléments qu’il glane pour construire et provoquer des rencontres improbables avec des gens à la marge ou des passants. S’inspirant de la figure du géologue, il vit de l’intérieur l’espace qu’il explore en descellant des fragments d’histoire contemporaine. Ses interventions in situ ajoutent des traces récentes à des terrains déjà marqués par des passages et événements. Sa pratique acquiert une dimension sociale, comme si ses portes en pierre incarnaient un lien entre des communautés qui se côtoient mais s’ignorent.

Thibault Lucas capture également des moments en vidéo de la même manière qu’il dessine, dans l’instant avec une grande attention aux phénomènes qui apparaissent, que ce soit en ville ou à la campagne.

Une tension entre les éléments, une stabilité de l’installation mettent en évidence le poids des matériaux et leurs capacités à tenir ensemble. Ses œuvres, a priori silencieuses, révèle un aller-retour entre le présent et les cultures anciennes, entre le commun et l’absolu.

Pauline Lisowski

Towards the essence of landscape elements

The paintings, assemblages, sculptures, and installations of Thibault Lucas embody a search for unity originating from contrary elements. He creates according to contexts, encounters with spaces and favours an economy of means. In his explorations of the city, he appropriates construction elements, stones, polystyrene, boards, concrete blocks etc, which he assembles while assuming their faults and specificities. Frequently made up of only two elements, his compositions evoke balance, power relations and a stability that refer to the foundations of architectural constructions. The materials he finds lead him to build onsite, with an intuition of assemblage reminiscent of that of a child or an archaic man. His works, from the infinitely large to the infinitely small, minimal in appearance, contain a story. The spectator then becomes an archaeologist by contemplating them and tries to unlock their secrets.

Stone is a recurring motif that runs through his works of different mediums. Inked, it creates a perspective and joins with the primary constituent element of the landscape. This material, in its compositions of elements, is also that of ruins, timeless monuments that suggest the idea of the absolute. Thibault Lucas appropriates fragments of collected objects with which he creates “Idols”, works that refer to sacred statuettes. He also builds totems, dolmens, cairns and miniature gates. His works refer to the practices of ancestral and distant populations.

“La Fabrique de la Montagne Sacrée” at Saint Merry Church, an installation made up of paintings and sculptures represented at different scales, reminds us of the experience, of the order of the sublime, of the unattainable, that we can have when faced with a landscape that surpasses us. In the interstice of the poetic background of arte povera and the refined form of minimalism, he sometimes creates in uncomfortable situations, with an urgency to act on discoveries.

His artistic practice is increasingly rooted in the flow of life. He invests in lands in transition from the elements he gleans to build and provoke improbable encounters with people on the margins or passers-by. Inspired by the character of the geologist, he experiences from the inside the space he explores by unsealing fragments of contemporary history. His in situ interventions add recent traces to lands already marked by passages and events. His practice acquires a social dimension as if its stone doors embodied a link between communities that rub shoulders but ignore each other.

Thibault Lucas also captures moments on video in the same way he draws, in the moment with great attention to the phenomena that appear, whether in town or in the countryside.

A tension between the elements and a stability in the installation highlight the weight of the materials and their ability to hold together. His works, a priori silent, reveal a connection between the present and ancient cultures, between the ordinary and the absolute.

Pauline Lisowski